Ann-Louise Schallin

Ann-Louise Schallin est une archéologue spécialisée dans la préhistoire de l’Égée, avec un intérêt particulier pour l’Âge du Bronze dans les îles Cycladiques, en Crète et sur le continent grec. Son travail repose largement sur l’archéologie de terrain, qui constitue la principale source d’inspiration pour ses recherches.

Elle possède une expertise variée, incluant la prospection, la fouille, le traitement et la documentation du matériel archéologique, notamment par le dessin et la publication de vestiges. Son approche analytique s’intéresse aux schémas d’implantation des établissements et aux structures d’habitat, dans le but de comprendre comment les vestiges matériels traduisent les conceptions et les dynamiques des sociétés anciennes, souvent en réponse à des stimuli externes.

Dans ses projets, elle adopte une démarche pluridisciplinaire en collaborant avec des chercheurs issus de divers horizons afin d’explorer les interactions humaines à travers différentes méthodes de terrain, modèles théoriques et pratiques. Son travail de terrain a généré un grand nombre de découvertes, nourrissant ses réflexions sur la matérialité et l’agentivité dans les sociétés préhistoriques. L’un de ses axes de recherche notables concerne l’identification des marqueurs d’identité propres aux différentes localités mycéniennes de l’Argolide.

Recherches

Ann-Louise Schallin mène actuellement plusieurs projets axés sur l’étude des matériaux archéologiques, en mettant l’accent sur leur documentation, leur analyse et leur interprétation. Son travail s’appuie notamment sur les découvertes issues du projet gréco-suédo-danois à Khania, en Crète, ainsi que du projet gréco-suédois à Midea, en Argolide. Elle se consacre à l’étude de la céramique mycénienne, des figurines en terre cuite et des peintures murales, trois catégories de vestiges qui apportent des informations essentielles sur les pratiques sociales et culturelles de l’Âge du Bronze égéen.

En parallèle, elle exploite les matériaux issus d’anciennes fouilles suédoises en Grèce, notamment à Asiné, Berbati et Dendra. Ses travaux sur les figurines en terre cuite lui ont permis d’approfondir l’étude des rituels cultuels et des performances religieuses dans le monde mycénien. Elle intègre également une approche de genre dans l’analyse de ces objets, offrant ainsi un nouvel éclairage sur les rôles et représentations féminines dans ces contextes cérémoniels.

Un autre volet de ses recherches concerne la mobilité des objets dans l’Antiquité. Pour cela, elle mène une étude de la composition de l’argile des figurines en utilisant un scanner pXRF (spectrométrie de fluorescence X portable), permettant ainsi de déterminer si ces objets ont été produits localement ou s’ils ont été importés. Cette approche scientifique contribue à une meilleure compréhension des échanges et des réseaux commerciaux de l’Âge du Bronze en Égée.

Enfin, elle s’intéresse aux pratiques rituelles et aux cérémonies funéraires, qui occupaient une place centrale dans les sociétés mycéniennes. Dans ce cadre, elle conduit une analyse approfondie du cimetière mycénien de Dendra, en le mettant en perspective avec des contextes similaires en Argolide, dans les îles cycladiques et en Crète à la fin de l’Âge du Bronze. Ces recherches visent à mieux appréhender les traditions funéraires et leur évolution au sein du monde mycénien.

En 2025, elle fait partie d’une équipe qui a permis la découverte du port d’Asini en Grèce.

Publications

  • Rituals and ceremonies at the Mycenaean cemetery at Dendra, Ritual and Archaic States, Joanne M. A. Murphy, University Press of Florida, 2016